(Vidéo) Décès de Ntoumba Minka : Retour sur la trajectoire d’une virtuose de la musique camerounaise !
Le monde de la musique
camerounaise est en deuil.
Le musicien et chanteur camerounais, Ntoumba Minka est décédé ce lundi 17
février 2020, dans la capitale française. D’après ses proches éplorés, l’artiste
est décédé des suites d’un cancer.
En fouillant dans les archives, nous retrouvons une de ses interviews dans
laquelle il retraçait son parcours, marqué par les échecs, mais surtout les
succès, bien au-delà de nos frontières.
Avant de visualiser la vidéo de son émission, nous vos proposons ici en intégralité l’intégralité de l’hommage rendu à l’artiste, par le chroniqueur Serge Alain Godong.
‘’ Il avait réussi à
croiser comme personne dans le makossa, une rythmique ivoirienne faite de
percussions viriles et d’une guitare solo exaltée, avec l’éclat de cette base
qui fait l’écrin de la musique Camerounaise, depuis toujours. Sa technique de
chant (en Bassa’a et en français, essentiellement) était toute ivoirienne, mais
les textes profondément Yaoundéens, sa ville d’origine qui résonnait dans tout
son lyrisme un brin anticonformiste et le parti pris qu’il s’était résolument
profilé comme anti-bourgeois, un peu comme Valsero, mais sur une approche moins
extrême, plus ironique.
A cette extension, sa
musique était unique, un son définitivement à part dans la foisonnante histoire
de la musique camerounaise. Pour faire simple, on pourrait dire qu’il faisait
du makossa, mais un makossa exclusif, qui résonnait de sa seule et unique voix,
de son seul et unique talent.
De tous ses albums, le deuxième était de loin le plus réussi. Celui qui comporte justement une chanson d’hommages à Joseph Antoine Bell, composition athlétique et joyeuse, mais injustement méconnue.
Ntoumba meurt évidemment trop tôt, sans avoir obtenu la reconnaissance qu’il méritait largement. Il meurt après avoir laissé une empreinte inimitable et grandiose, parce que construite sur l’exigence de ceux qui font ce qu’ils ont à faire non pour plaire, mais pour explorer et trouver le chemin intérieur de leur vérité et de leur pureté.
Je suis pour ma part
triste, évidemment mais surtout heureux d’avoir très tôt été de ceux qui ne se
sont jamais trompés sur toi : tous tes albums, je les ai achetés et les ai fait
écouter autour de moi, avec passion. Je suis fier de t’avoir connu par le fait
exclusif de ton art et te dis au revoir pour ce long voyage, où ta voix
puissante résonnera désormais en écho de toutes les voix d’ici et d’ailleurs,
que nous avons aimées et qui nous restent à tout jamais pendues à l’horizon,
comme des preuves mélancoliques de notre mémoire déclinante ‘’.