URGENT: 10 migrants meurent par asphyxie dans un bateau

Le 16 novembre, lors d’une difficile opération de recherche et de sauvetage à moins de 30 miles nautiques des côtes libyennes en Méditerranée centrale, l’équipe de MSF a trouvé 10 personnes mortes sur le pont inférieur d’un bateau en bois gravement surchargé. Alerté par Alarm Phone et Seabird qu'un bateau en détresse prenait l'eau, le Geo Barents, navire de recherche et sauvetage de MSF, a atteint l'embarcation trop tard pour empêcher cette tragédie.

Le bateau délabré, qui contenait une centaine de réfugiés, a été retrouvé par l’équipe de Médecins sans frontières (MSF), dérivant à 30 milles marins des côtes libyennes, d’où il est parti, rapporte Mail Online. Des dizaines de survivants ont été secourus par l’équipe MSF et se trouvent désormais à bord du navire de sauvetage Geo Barents. 

Les personnes à bord ont révélé qu’il y avait une puissante odeur de carburant dans le bateau et que les victimes avaient passé plus de 13 heures sur le pont inférieur. Caroline Willemen, coordinatrice du projet sur le Geo Barents, a décrit la Méditerranée comme la « route migratoire la plus meurtrière ».

“Nous assistons une fois de plus à la réticence de l’Europe à fournir la capacité de recherche et de sauvetage dédiée et proactive tant nécessaire en Méditerranée centrale », a-t-elle ajouté. Selon MSF, Geo Barents a été alerté d’un bateau en détresse qui prenait l’eau, mais n’a pas pu arriver à temps pour éviter le drame.

Se référant aux victimes Fulvia Conte, l’adjoint de MSF a déclaré: « Il nous a fallu près de deux heures pour les récupérer et les amener à bord, afin qu’ils puissent avoir un enterrement digne une fois arrivés à terre. » Abdoulaye, qui fut l’un des derniers rescapés à quitter le bateau, a confié aux sauveteurs qu’il avait à peine eu le temps de comprendre ce qui venait de se passer.


« Laissez-moi voir leurs corps. Ce sont mes frères, nous venons du même endroit, nous avons traversé la Libye ensemble », a demandé Abdoulaye aux volontaires, « Je dois dire à leurs familles qu’ils sont morts. S’il vous plaît laissez-moi les voir.” En moins de 24 heures, l’équipe MSF a secouru trois bateaux différents dans les eaux internationales près de Malte et de la Libye, amenant un total de 186 personnes en toute sécurité à bord du Geo Barents.

Willemen a averti: « Avec 186 survivants à bord, dont des proches de certaines personnes décédées, et des personnes qui ont voyagé pendant des heures sur le pont inférieur du bateau parmi les cadavres, les Geo Barents rechercheront de toute urgence un lieu sûr pour  débarquer ce groupe de personnes extrêmement stressées et probablement traumatisées.”
Selon le Guardian, la hotline de secours Alarm Phone a accusé les autorités européennes d’avoir ignoré l’appel de détresse : « Nous avions sonné l’alarme plusieurs heures auparavant, mais personne n’a répondu.  On en a marre des annonces de ces décès qui pourraient être évités’.

Parmi les survivants, il y a 152 hommes, 34 femmes et 61 mineurs, dont un enfant de 10 mois, originaires de divers pays dont la Guinée, le Nigeria, la Côte d’Ivoire, la Somalie et la Syrie. Jusqu’à présent cette année, environ 1 225 migrants sont morts ou ont disparu alors qu’ils tentaient d’effectuer la périlleuse traversée vers l’Europe via la Méditerranée.

« Un jour comme celui-ci, alors que nous devons ramener 10 cadavres à bord, nous sommes une fois de plus témoins de la réticence de l'Europe à fournir les capacités de recherche et de sauvetage dédiées et proactives dont la Méditerranée centrale a tant besoin ", déclare Caroline Willemen, coordinatrice de projet MSF sur le Geo Barents. « Ces personnes endurent d'horribles violations des droits de l'homme en Libye. Fuir et entreprendre ce voyage incroyablement dangereux à travers la Méditerranée centrale est souvent leur seule issue ».