Révélations : Meurtre d’Olivier Mpunga : « Qui sont les vrais coupables ? »
Le procès en flagrance de quatre policiers accusés
d’avoir torturé à mort dans la nuit de jeudi à vendredi Olivier Mpunga, un
jeune détenu de 32 ans, n’a pas fini de livrer les secrets de cette
trouble affaire. Entre aveux et dénégations, preuves probantes et lumière sur
les zones d’ombre, voici les dessous du meurtre du présumé voleur de voiture.
Nzita Mananga, l’un des policiers, est passé hier aux aveux,
sans remords : C’est moi qui, dit-il, ai reçu Olivier Mpunga à
son arrivée à la direction des renseignements généraux et des services
spéciaux, accompagné du plaignant Ikamba et d’un policier.
L’officier de police judiciaire a ensuite expliqué avoir,
avec l’aide de ses collègues, ligoté Mpunga avec la chemise que ce dernier
portait et lui avoir ôté son pantalon. Les sévices ont alors débuté. Difficile
pour lui de nier les faits alors que les images ont été largement diffusées sur
les réseaux sociaux.
Selon Maître Peter Kazadi, impossible d’avancer l’argument
du suicide : « Nous venons d'assister à l'audience. Les
prévenus sont pratiquement passés aux aveux. Ils ont avoué lui avoir administré
des coups. Nous, nous pensons beaucoup plus à un meurtre, sinon un assassinat. »
Pour les parties civiles, l’issue de ce procès en flagrance
devra servir de leçon pour tous les autres hommes en uniforme qui croient
pouvoir torturer en toute impunité.
« À travers la sanction que va prononcer la Cour militaire, cela pourrait avoir un impact positif sur les comportements d'autres officiers qui seraient tentés de de se comporter de la même manière », Maître Peter Kazadi.
LES FAITS
Accusé de vol de véhicule, M. Olivier Mpunga a été conduit
dans les locaux de la DGRPS, après y avoir été acheminé par sa victime, M.
Simon Inkamba vers 22 heures.
Après en avoir informé le Colonel MOPEPE qui était souffrant
chez lui à la maison, ce dernier l’a orienté auprès de l’OPJ de permanence qui
est la personne habilitée à traiter tous les cas nocturnes et en faire rapport
aux autorités le matin. Olivier Mpunga sera trouvé mort dans le cachot de la
DGRPS le matin du 17 décembre 2021.
Lors de l’instruction, l’Opj Nzita et le brigadier
Diamasimbi ont reconnu que le Colonel MOPEPE n’était pas au courant des
évènements qui se sont déroulés, en son absence la nuit de la mort de
l’infortuné, dans le bureau de l’Opj Nzita. Il n’a été informé de la mort de
l’infortuné que le matin sur appel téléphonique de son collègue, le Colonel
Gerry. A son arrivée à la DGRPS, le colonel Mopepe a trouvé sur les lieux la
Police scientifique qui était à l’œuvre et avait déjà tracé la scène du crime,
ainsi que le Magistrat ETO du parquet de grande instance de Gombe. C’est ce
dernier qui a ordonné la levée du corps de l’infortuné pour être conduit à la
morgue.
L’OPJ Nzita a présenté à ses chefs un rapport indiquant que
M. Olivier Mpunga se serait suicidé et en appui, une scène de suicide avait été
grossièrement montée dans le cachot avec le corps de l’infortuné placé dans une
scène de pendaison.
Le procès-verbal d’audition de l’infortuné n’était signé ni
par l’OPJ lui-même, ni par l’infortuné dont il a été mentionné « refus de
signer ».